Tout savoir sur les crédits carbone agricoles

7 minutes de lecture
Publié par
Théo Martin
le
24/1/2024

Qu’est-ce qu’un crédit agricole ?

Un crédit carbone, c’est quoi ?

Un crédit carbone représente une tonne équivalent CO2 qui n'a pas été émise grâce à des modifications de pratiques. Une tonne équivalent CO2 correspond à une quantité de gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O) dont l'impact climatique est comparable à celui d'une tonne de CO2. Ainsi, 1 tonne de CO2 stockée ou évitée = 1 crédit carbone.

Les entreprises engagées dans une trajectoire bas-carbone peuvent contribuer à la neutralité carbone mondiale en finançant des puits de carbone naturels en achetant des crédits carbone certifiés. Cette stratégie de contribution carbone s’inscrit dans un schéma d’évitement, de réduction, puis de compensation des émissions résiduelles.

Quel lien entre un crédit carbone et l'agriculture ?

L’agriculture dite régénératrice a la capacité de générer des crédits carbone en favorisant le stockage du carbone durablement dans les sols ou en évitant des émissions. Une entreprise qui achète des crédits carbone agricoles soutient la transition vers une agriculture durable et vertueuse pour l'environnement.

Dans le secteur agricole, il est possible de transformer intentionnellement le sol en un puits de carbone en appliquant des procédés agronomiques regroupés sous le terme d'agriculture régénératrice.

Concrètement, cela implique la mise en place de leviers spécifiques par l'exploitant, appelés leviers agroécologiques, lesquels varient en fonction de l'exploitation.
Parmi les méthodes les plus efficaces, on peut citer : 

  • maintenir une couverture végétale permanente ;
  • planter des haies ;
  • restituer les résidus de cultures comme les pailles ;
  • utiliser le fumier provenant de l'élevage ;
  • limiter les labours ;
  • promouvoir la culture de légumineuses ;
  • etc.

Ces actions visent à réduire les émissions de l'exploitation tout en favorisant le stockage du carbone dans les sols grâce à la photosynthèse.

À quoi sert un crédit carbone agricole ?

Pour les agriculteurs ?

Pour les agriculteurs, basculer vers une transition bas-carbone offre plusieurs avantages : 

  • obtenir la certification pour les réductions d'émissions de gaz à effet de serre et l'augmentation du stockage de carbone ;
  • diffuser activement vos engagements de manière positive ;
  • agir considérablement pour la lutte contre le changement climatique ;
  • bénéficier d'une rémunération en contrepartie de la diminution de vos émissions de gaz à effet de serre.

Soulignons que la mise en place d'une agriculture régénératrice peut engendrer des coûts pour l'agriculteur, en fonction des leviers choisis. C'est pourquoi la vente de crédits carbone peut jouer un rôle déterminant dans cette transition, notamment pour amortir les coûts d’achats de nouvelles machines ou l’adaptation des bâtiments.

Pour les entreprises ?

Depuis plusieurs années, les sociétés engagées dans une démarche certifiée à faible émission de carbone ont la possibilité de favoriser la neutralité carbone mondiale en finançant des puits de carbone naturels. Il en est de même pour le secteur agricole dans lequel les entreprises lancent des initiatives de compensation carbone en acquérant des crédits carbone correspondant aux réductions d'émissions de CO2 (générées par le secteur agricole).

Les entreprises rachètent les tonnes de CO2 du secteur agricole pour diminuer leurs émissions grâce au principe de la compensation carbone.

On parle généralement de contribution carbone, car ce marché contribue à la transition bas carbone du secteur agricole. De plus, les entreprises qui s’engagent dans ce mécanisme sont censées avoir fait les efforts nécessaires pour éviter, puis réduire, les émissions avant de se lancer dans la compensation carbone. Ce terme de contribution met fin aux idées reçues des mauvaises pratiques d’entreprises qui compensent l’entièreté de leurs émissions sans réelle démarche bénéfique de transition environnementale.

Comment ça marche ?

Comment produire des crédits carbone agricoles ?

En tant que gaz carbonique, le CO2 est soumis au cycle du carbone. Bien que du gaz soit émis dans l'atmosphère chaque jour, une partie importante est capturée et stockée dans les quatre grands réservoirs naturels de carbone de la planète, à savoir l'atmosphère, la biosphère, l'hydrosphère et la lithosphère. Ces réservoirs naturels agissent comme des puits de carbone, et la quantité de CO2 capturée par ces mécanismes peut être mesurée annuellement.

En agriculture, il est possible d'intentionnellement convertir le sol en puits de carbone grâce à des procédés agronomiques regroupés sous le terme d'agriculture régénératrice. Concrètement, cela implique la mise en œuvre de leviers par l'exploitant, qui varient en fonction du type d'exploitation (blé, élevage, maraîchage, etc.).

Parmi les pratiques les plus efficaces, on compte : 

  • le maintien d'une couverture végétale permanente ;
  • la plantation de haies ;
  • l'utilisation de fumier issu de l'élevage ;
  • la limitation des labours et la promotion de la culture des légumineuses.

Ces actions visent à réduire les émissions de l'exploitation tout en favorisant le stockage du carbone dans les sols grâce à la photosynthèse.

Comment sont réglementés les crédits carbone ?

Que doit faire l’agriculteur pour se lancer dans un projet bas-carbone ?

En France, il existe le Label Bas Carbone (LBC), mis en place par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire. Ce Label certifie des projets bas-carbone et certifie les crédits carbone générés. Il s’agit d’un label public et transparent, qui agit sur le territoire français.

Dans le cadre du Label Bas Carbone (LBC), l’agriculteur doit tout d’abord réaliser le bilan carbone de son exploitation. Ce bilan initial est réalisé sur la base des pratiques mises en place sur l’exploitation au cours des 3 dernières années. Des leviers agroécologiques sont alors préconisés. Un montant prévisionnel de captation de CO2 eq est annoncé, qui définit combien de crédits carbone pourront être générés à l’issue du projet.

Il est accompagné par : 

  • Des porteurs de projet (coopératives agricoles, négociations agricoles, chambres d’agriculture), qui l’aideront sur l’aspect technique et conseil lors de la mise en place du projet et sur le suivi de ses leviers agroécologiques.
  • Un mandataire de projet qui s’occupe de la labellisation du projet auprès des organismes certifiés choisis et des démarches administratives.

Un projet Grandes Cultures certifié par le LBC dure 5 ans. Chaque année, un audit est réalisé sur les leviers pour vérifier que tout se passe comme prévu et qu’ils stockent ou réduisent autant de CO2 que le prévisionnel.

A la fin du projet, un organisme vérificateur étudie le projet et effectue la reconnaissance des crédits carbone.

Combien rapporte le crédit carbone en agriculture ?

La moyenne du crédit carbone agricole en France est de 40 à 50€

A l’intérieur de ce prix de vente, 30 à 40€ sont versés à l’agriculteur pour financer sa transition bas-carbone.

À l'international, une tonne vaut en moyenne 10€.

Le prix en France est plus élevé qu’à l’international, car il est local, traçable et certifié. Le LBC est un label public et transparent, chaque projet est étudié de près avant d’être labellisé, c’est un gage de qualité considérable.

On estime la génération de crédit de cette manière : 1 crédit carbone = 1 tonne de CO2 eq = 1,5 hectare.

Quels sont les co-bénéfices générés par ces projets ?

Les cobénéfices générés par l’agriculture régénératrice sont multiples : 

  • amélioration de la qualité des sols ;
  • amélioration de la qualité de l’eau ;
  • amélioration de la qualité de l’air ;
  • diminution des engrais chimiques ;
  • augmentation de la biodiversité.

Quelle solution pour vendre des crédits carbone ?

Afin de lancer un projet bas-carbone, un agriculteur doit passer par un mandataire de projet.

SysFarm accompagne les agriculteurs et labellise leurs projets auprès du Label Bas Carbone. De plus, grâce à son outil CarbonFarm, le bilan initial et les audits annuels de vérification sont également réalisés par SysFarm. 

Une fois le projet lancé et les leviers en place, il est toujours nécessaire de relier le monde de l’entreprise au monde agricole afin de financer ce projet. SysFarm se charge également de répondre au cahier des charges des entreprises pour trouver le meilleur financeur à chaque projet.

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