
De plus en plus d'entreprises s'engagent dans une démarche SBTi pour aligner leur stratégie climat avec les objectifs de l’Accord de Paris. Mais une question clé persiste : peut-on intégrer de la compensation carbone dans cette trajectoire, et si oui, comment le faire de manière sérieuse et crédible ?
Cet article vous guide pas à pas pour éviter les écueils du greenwashing et réussir une stratégie climat robuste, en intégrant la compensation locale dans un cadre rigoureux et impactant.
Avant de compenser, il faut d’abord réduire. C’est le cœur du message porté par la SBTi : chaque entreprise doit structurer sa démarche autour d’un plan d’action clair qui priorise l’évitement (ex. sobriété énergétique), la réduction (ex. efficacité, énergies renouvelables) et en dernier recours, la compensation des émissions résiduelles.
Le standard SBTi pour le Net Zero est sans ambiguïté : au moins 90 % des émissions doivent être réellement réduites à horizon 2050. La compensation carbone ne peut concerner que les émissions « résiduelles incompressibles ». Il s’agit donc d’un complément, pas d’un substitut.
La compensation ne doit pas être une solution de dernière minute, bricolée une fois les actions de réduction achevées. Au contraire, elle doit être pensée dès la conception du plan climat, comme une composante structurelle d’une trajectoire de décarbonation ambitieuse, en cohérence avec les standards comme la SBTi.
Pourquoi ? Pour plusieurs raisons fondamentales :
Même les entreprises les plus ambitieuses en matière de réduction atteindront un plancher d’émissions incompressibles. Ces émissions (ex : gaz de process industriels, déplacements indispensables, production de chaleur) doivent être identifiées et quantifiées dès le départ, afin d’anticiper le volume à compenser et le budget associé.
Mettre en place un plan de décarbonation, c’est aussi mobiliser des ressources humaines et financières. Si la compensation est repoussée à la fin, elle risque d’être :
Un plan structuré permet au contraire de coordonner la réduction et la compensation, en soutenant des projets cohérents avec la mission ou les valeurs de l’entreprise.
Penser la compensation en amont, c’est aussi se donner le temps de sélectionner des projets locaux à fort impact : agricoles, forestiers ou énergétiques. Ces projets peuvent être co-développés avec des partenaires de confiance (comme Sysfarm), intégrant pleinement les objectifs RSE de l’entreprise (création d’emplois, soutien à la transition agricole, ancrage territorial...).
🔍 Exemple : une entreprise du secteur agroalimentaire identifie que ses émissions liées au transport aval seront difficilement évitables. Elle décide dès la première année de son plan climat de soutenir un projet de méthanisation agricole local, en lien avec ses fournisseurs, pour compenser ces émissions à terme et créer une boucle vertueuse dans sa chaîne de valeur.
En intégrant la compensation dès le départ, l’entreprise peut communiquer en toute transparence sur sa trajectoire climat :
Cela renforce la crédibilité de sa stratégie climat, en évitant l’effet “patch carbone” souvent perçu comme opportuniste ou greenwashé.
Un projet local permet de voir concrètement les effets de sa contribution : des haies plantées dans des champs, des sols régénérés, des agriculteurs accompagnés, des emplois maintenus… Ce sont des externalités positives visibles et mesurables.
À l’inverse, financer un projet à l’étranger, parfois dans un contexte plus opaque, peut soulever des questions de traçabilité, de gouvernance, voire d’appropriation des bénéfices.
Pour une entreprise engagée sur un territoire (usines, sièges, fournisseurs, etc.), soutenir un projet local permet :
Un projet local permet de mieux contrôler et valoriser des co-bénéfices environnementaux et sociaux :
Ces impacts s’intègrent facilement dans vos rapports RSE, extra-financiers (CSRD), ou engagements de mission.
En choisissant un projet local :
Cela rend votre engagement plus concret, sincère et cohérent.
Un projet local peut facilement être intégré dans :
Il devient une histoire vraie que vous pouvez raconter, avec des visages, des paysages, et des impacts à suivre dans le temps.
Le Label Bas-Carbone, porté par le Ministère de la Transition Écologique, garantit :
Vous pouvez choisir parmi plusieurs filières reconnues :
Un projet agricole dans les grandes cultures permet de financer :

Bien conçus, les projets de compensation carbone ne se limitent pas à neutraliser des tonnes de CO₂. Ils offrent des co-bénéfices précieux pour l’environnement, la société et les entreprises. Ces externalités positives renforcent considérablement leur intérêt, notamment dans une logique RSE ou d’engagement de mission.
Dans le cas des projets agricoles (ex. grandes cultures ou élevage), les pratiques soutenues visent souvent :
Résultat : les sols deviennent plus vivants, plus fertiles, et mieux à même de retenir l’eau, stocker du carbone durablement, et résister aux aléas climatiques.
C’est un investissement dans la sécurité alimentaire à long terme, qui bénéficie à l’agriculteur comme à la collectivité.
En limitant le recours aux intrants chimiques (azote de synthèse, pesticides), les projets agricoles bas carbone réduisent :
Ils favorisent aussi la capacité d’infiltration des sols, ce qui diminue le risque d’érosion et de crues.
Des bénéfices mesurables pour les biodiversités aquatiques, les ressources en eau potable, et la résilience hydrologique locale.
Les projets labellisés favorisent souvent :
Ces actions soutiennent la biodiversité fonctionnelle, notamment :
Cela contribue à la reconstitution de trames vertes et bleues, en ligne avec les stratégies nationales pour la biodiversité.
La compensation carbone locale devient un mécanisme de financement de la transition agricole :
💡 En moyenne, un projet agricole Label Bas-Carbone permet de générer entre 30 et 100 € par hectare et par an pour l’agriculteur selon les pratiques mises en place.
De plus, ces projets génèrent ou maintiennent des emplois locaux, dans les exploitations, les coopératives, les bureaux d’études ou les filières bois-énergie.
Des emplois non délocalisables, alignés avec les ambitions territoriales et les politiques publiques.
Les projets locaux sont de formidables leviers de communication sincère et impactante :
Exemple : une vidéo d’un agriculteur partenaire expliquant les bénéfices de la transition financée par l’entreprise vaut bien plus qu’un rapport PDF de 40 pages.
Il ne suffit pas d’affirmer les co-bénéfices. Il faut les objectiver, les mesurer, et les documenter.
Cette démarche permet de rassurer les parties prenantes et de transformer un projet carbone en actif RSE tangible.
Vous avez défini une trajectoire SBTi ? Il est temps de la consolider avec un accompagnement rigoureux à chaque étape.
Nous vous aidons à quantifier précisément ce qui peut – et ne peut pas – être compensé.
Nous identifions pour vous les projets locaux les plus pertinents, en fonction de vos objectifs, de votre secteur, et de votre territoire.
Vous bénéficiez d’un reporting clair, intégrable dans vos rapports CSRD ou ESG.
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