Dans un contexte où la neutralité carbone devient une réflexion et une exigence stratégique, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s'intéresser aux crédits carbone issus de l'agriculture. Ces projets présentent une double opportunité : contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre tout en soutenant une agriculture plus durable sur le territoire français.
Mais investir dans les crédits carbone agricoles demande une bonne compréhension des mécanismes, des garanties et des options disponibles. Voici un guide complet pour aider les entreprises à s’orienter.
Le sol et l’agriculture jouent un rôle crucial dans les échanges de carbone entre la biosphère et l’atmosphère. On parle ici principalement du cycle du carbone, un processus naturel de transformation et de circulation du carbone à travers différents réservoirs : l’atmosphère, les océans, la biosphère (plantes, animaux, sols) et la lithosphère (roches, sédiments).
Le sol est le deuxième plus grand puits de carbone terrestre après les océans. Il stocke du carbone sous forme de matière organique (résidus de plantes, racines mortes, micro-organismes, etc.).
Le sol peut stocker le carbone sous forme de carbone organique du sol (COS) pendant des décennies, voire des siècles. On parle alors de puits de carbone naturelle.
Le sol peut également émettre du carbone. C’est notamment le cas des labours agricoles qui accélèrent ce processus.
L’agriculture a un rôle majeur a jouer dans ces échanges et dans la capacité du sol par plus séquestrer qu’émettre du CO2 dans l’atmosphère.
"Le Crédit Carbone est un moyen de reconnaissance de l’impact positif des pratiques agricoles vertueuses des agriculteurs, il permet à l’agriculteur d’obtenir une reconnaissance pour la préservation de l’écosystème de son exploitation agricole mais aussi du territoire qui l’entoure que ce soit en terme de biodiversité, érosion des sols ou qualité de l’eau." Etienne Duclos
Les entreprises ont de plus en plus l'obligation de maîtriser leur empreinte carbone, notamment dans le cadre de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et des objectifs SBTi.
L'agriculture, étant l'un des rares secteurs à pouvoir séquestrer du carbone naturellement, devient un levier clé pour contribuer au climat.
Lien vers article de blog : https://www.sysfarm.fr/articles/tout-savoir-sur-la-csrd
En investissant dans des crédits agricoles, l'entreprise soutient des pratiques favorables aux sols, à la biodiversité, à la ressource en eau, et à la résilience des territoires. Cela permet aussi de créer de la valeur partagée avec les agriculteurs.
Communiquer sur un engagement climatique adossé à des projets locaux, concrets et certifiés est un atout en termes d'image et de transparence. Cela répond aux attentes croissantes des consommateurs, des partenaires et des investisseurs.
Avec plus de 543 000 tonnes équivalent CO₂ labellisées ou en cours de labellisation, vous trouverez forcément un projet qui correspond à vos valeurs pour engager concrètement votre entreprise et vos collaborateurs dans la lutte contre le changement climatique.
Des changements de pratiques agricoles permettent de réduire les émissions et de stocker plus de carbone dans les sols :
Il y a 4 leviers majeurs mis en place par les agriculteurs pour amorcer leurs transitions agro-écologique :
1. Couverts végétaux
Les couverts végétaux, aussi appelés intercultures ou CIPANS (Cultures Intermédiaires Piège à Nitrate) sont des cultures permettant d’éviter que les sols restent nus après les moissons et
les labours. Ces couverts sont un ensemble de plantes ou non dont l’objectif est d’occuper le sol entre deux cultures.
Leur rôle est également de capter les éléments fertilisants (azote, phosphore et potasse) et d’éviter que ces éléments soient lessivés et se retrouvent dans les nappes phréatiques. En captant les éléments fertilisants le couvert végétale apportent une fertilisation naturelle pour la future culture lors de sa destruction (broyage ou semis).
Les engrais organiques sont des engrais issus de déjections animales ou résiduaires (compost, fumier ou lisier...). Ces produits permettent d’apporter des éléments fertilisant sous forme naturelle et riche en carbone organique. De plus ils permettent la réduction de l’utilisation d’engrais synthétiques (ammonitrates ou solutions azotées) issues de l’industrie chimique ou de gisements.
Les légumineuses sont des cultures qui captent naturellement l’azote de l’air (pouvoir de réchauffement 300 fois plus fort que le CO2) et le stocke dans les racines. Cette culture ne nécessite pas d’apport d’engrais extérieur pour sa croissance, et stock dans le sol l’azote qui sera réutilisé par la culture suivante.
Les résidus de cultures, sont les pailles de cultures (blé et orge majoritairement) dont le devenir peut être exporté et revendu par les agriculteurs à des éleveurs ou à des négociants en paille à des fins économiques. L’arrêt de l’export des résidus et la restitution des pailles au sol, permet de créer de l’humus et de la matière organique qui favorise le stockage de carbone dans le sol et le fertilise naturellement.
"Les leviers qui permettent un meilleur stockage carbone sont aussi des leviers très précieux pour améliorer la structure physique et chimique des sols agricoles, on ne peut pas parler de transition climatique sur les fermes sans parler d’agronomie et de conservation des sols. Les principales motivations des agriculteurs reste la qualité de leur sol.” Antoine Gilbert
Ces projets, lorsqu'ils sont accompagnés par des experts du terrain, bénéficient d’un suivi agronomique continu. Cela permet d’adapter les pratiques aux réalités des cultures locales et de garantir l’efficacité carbone tout en préservant la santé des sols.
L’intégration de haies ou d’arbres dans les parcelles agricoles contribue à la séquestration carbone, tout en offrant des co-bénéfices : protection contre l’érosion, refuge pour la biodiversité, bien-être animal, etc.
Certains projets permettent de produire de l’énergie renouvelable à partir des déchets agricoles (lisier, fumier), réduisant les émissions méthaniques.
Tous ces projets peuvent être certifiés via des méthodes validées par l’État français sous le Label Bas-Carbone. C’est le cadre de référence pour garantir la rigueur environnementale et la traçabilité.
Tout savoir sur le Label bas carbone
Étapes principales
1. Identification du projet : en lien avec un territoire, une filière ou un enjeu stratégique.
Chaque entreprise est accompagnée pour flécher précisément les financements vers les projets qui correspondent à vos engagements RSE : zone géographique, co-bénéfices environnementaux et sociaux, budget, types de cultures ou d’élevage, etc.
2. Contrat de financement : définit le montant investi, les garanties, les unités carbone associées.
3. Mise en œuvre du projet agricole : accompagnement technique, suivi agronomique.
4. Certification et création des crédits : vérification par un organisme tiers et remise des crédits à l’acheteur.
Reporting
Un bon projet fournit des livrables utiles pour le reporting climat/RSE : nombre de tonnes évitées, localisation, témoignages agriculteurs, co-bénéfices, etc.
Exemple de projet : https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/projets/sysfarm-projet-ile-de-france-ndeg16
Exemple 1 : Une entreprise agroalimentaire soutient la transition de ses fournisseurs
Une grande marque française de biscuits a décidé d’investir dans des crédits carbone générés par des agriculteurs de sa filière blé. En finançant la mise en place de pratiques comme les couverts végétaux et la réduction du travail du sol, elle a non seulement réduit ses émissions indirectes (scope 3), mais aussi renforcé la résilience de ses partenaires agricoles. Grâce à un accompagnement technique et un suivi terrain, elle a pu valoriser son engagement dans son rapport RSE et auprès de ses clients.
Exemple 2 : Un acteur de la cosmétique investit dans des haies bocagères
Une entreprise de cosmétique naturelle a choisi d’investir dans la plantation de haies dans des exploitations partenaires situées dans l’ouest de la France. Le projet, certifié Label Bas-Carbone, a permis de générer plusieurs centaines de tonnes de crédits carbone, tout en apportant des co-bénéfices en matière de biodiversité et de qualité paysagère. L’entreprise met désormais en avant ce projet dans sa communication de marque, en lien avec son engagement en faveur de la nature.
Exemple 3 : Une ETI industrielle finance un projet local de méthanisation
Soucieuse de compenser une partie de ses émissions résiduelles, une entreprise industrielle de taille intermédiaire s’est engagée dans le financement d’un projet de méthanisation agricole à proximité de l’un de ses sites de production. En soutenant cette initiative locale, elle a pu obtenir des crédits carbone certifiés tout en contribuant à la production d’énergie renouvelable dans son territoire.
Le prix varie selon plusieurs facteurs :
En 2024, le prix moyen d’un crédit carbone en France se situait autour des 35 €.
Source : https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/financer-un-projet
Il est possible de cofinancer les projets avec d'autres entreprises ou de se positionner comme partenaire exclusif.
Certification
Le Label Bas-Carbone est la référence française adossée au ministère de la Transition écologique. Il garantit :
Source : https://label-bas-carbone.ecologie.gouv.fr/
Un partenaire sérieux doit fournir :
Les structures expertes s’assurent que chaque projet est rigoureusement traçable, évitant tout risque de double comptabilisation ou de greenwashing, notamment grâce à la transparence des registres et aux visites régulières sur le terrain.
SysFarm est une entreprise française spécialisée dans le développement et la mise en relation de projets agricoles bas carbone. Forte d’une double compétence en agronomie de terrain et en ingénierie carbone, l’équipe de SysFarm travaille directement avec les agriculteurs pour concevoir des projets solides, suivis, et certifiés. L’objectif : permettre aux entreprises contributrices de soutenir des initiatives à fort impact, traçables et valorisables.
Depuis 2020, SysFarm a accompagné plusieurs dizaines de projets en France, générant des crédits carbone issus de pratiques agricoles vertueuses. L’un des points forts de l’approche SysFarm réside dans le lien direct avec les exploitants agricoles : chaque entreprise peut ainsi comprendre le projet qu’elle finance, parfois même aller à la rencontre des agriculteurs concernés.
SysFarm depuis 5 ans a permis d’accompagner 1.500 exploitations agricoles dans la réalisation de bilans carbone rigoureux et d’amorcer une transition agricole pour séquestrer durablement du carbone dans leurs sols, avec plus de 543 000 tonnes équivalent CO₂ labellisées ou en cours de labellisation.
En 2024, plus de 90 % des financements ont été reversés directement aux agriculteurs, qui restent les premiers bénéficiaires de leur transition.
Anecdote : lors d’un webinaire terrain organisé avec un grand groupe industriel, un des fondateurs de SysFarm a animé une session en direct depuis une parcelle de blé en transition agroécologique, expliquant en temps réel les effets d’un couvert végétal implanté après récolte. Cette proximité avec la réalité agricole rend la démarche à la fois concrète, pédagogique et engageante.
Regarder le replay du webinaire : https://www.youtube.com/watch?v=KRYxUIn7cvs
Certaines structures françaises sont spécialisées dans le développement et la vente de crédits carbone agricoles. Pour bien choisir :
Un bon partenaire saura allier rigueur technique, proximité avec les agriculteurs et compréhension des enjeux des entreprises. C’est le cas de SysFarm, qui travaille quotidiennement avec des porteurs de projets pour concilier performance carbone et co-bénéfices territoriaux.
Prenez contact avec SysFarm, spécialiste des projets carbone agricoles en France. Nous vous accompagnons de A à Z : sélection des projets alignés avec vos enjeux climat, contractualisation, suivi agronomique, reporting et valorisation de votre engagement.
✉️ Un accompagnement personnalisé, des projets certifiés, et un lien direct avec les agriculteurs qui font la transition. Contactez-nous pour démarrer dès aujourd'hui !
Voir aussi :
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Top 6 des bonnes pratiques de communication sur sa compensation carbone